La future Pac en suspens La future Pac en suspens
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L’ultime Conseil des ministres de l’Agriculture de l’année a donné une illustration des défis liés à la réforme de la Pac, proposée par la Commission européenne. Les ministres ont parlé de délais de mise en œuvre, de simplification et d’architecture administrative, et peu d’agriculture et de leviers politiques d’accompagnement du secteur, face aux grands enjeux auxquels il sera confronté à l’avenir. Quels outils d’accompagnement face à des marchés plus chaotiques et incertains que jamais ? Quelles politiques pour encourager la mutation des systèmes agronomiques vers plus de durabilité économique et environnementale à la fois ? Quelle Pac pour quelle agriculture, demain ?
La Commission vient de présenter ses perspectives de marché lors d’une conférence de prospective, décrivant une situation morose, voire négative pour certains secteurs, notamment le monde animal en raison de la pression conjuguée du changement climatique et de la concurrence des pays tiers. L’Europe doit-elle se résoudre à un secteur agricole sur le déclin ou au contraire utiliser la Pac comme un outil de rebond, sur lequel les agriculteurs pourront s’appuyer solidement ? Aucune intervention n’est allée dans ce sens au sein du Conseil. La plupart concentrant leurs propos sur la demande d’une Pac véritablement commune, bien dotée budgétairement, tout en appelant immédiatement à davantage de flexibilité, et donc laissant planer une ambiguïté sur leurs intentions réelles.
La future Pac termine l’année aussi dans le brouillard du côté du Parlement européen. Si des lignes politiques plus fortes se dégagent parmi les élus européens, l’agenda, lui, est au centre des dissensions. Alors que la dernière session plénière du mandat se tiendra en avril, les élus sont partagés entre laisser la main à leurs successeurs, ou imposer une première lecture aux futurs parlementaires qui, dans tous les cas, seront chargés de la négociation. Un tel scénario poserait un réel problème démocratique, soulevé par plusieurs élus qui plaident afin de limiter le vote à la seule commission de l’agriculture, au plus tôt en mars, laissant le soin au futur Parlement de définir sa position de négociation.
Aucun consensus ne se dégage donc pour le moment au sein de l’Hémicycle sur le bon tempo. Sans doute pour laisser le temps faire son œuvre, et démontrer que la meilleure option est d’attendre, sans le dire, que de nouveaux responsables politiques prennent le relais. Et une fois passé le Brexit, les futures institutions pourront s’atteler à trouver les bases d’une réforme à même d’offrir de réelles perspectives d’avenir à l’agriculture, et aux agriculteurs européens.
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